Pitchfork
Music Festival
Paris
Tiberius B
Le deuxième EP de Tiberius B, DIN, s’ouvre sur la mort d’un ami. Sur « Delicate People », les pensées se bousculent sur des riffs de guitare acoustique aux reflets argentés, articulant les nombreuses contradictions de la perte – les larmes coulent ou disparaissent à l’improviste, et l’existence est accueillie avec gratitude et dédain. L’album marque une nouvelle ère pour l’artiste, délimitant son écriture la plus poétique et la plus incisive à ce jour. Inconsciemment influencés par les meilleurs morceaux de la collection de CD de leurs parents, comme Portishead, Underworld et Massive Attack, ces cinq titres développent les motifs musicaux de Stains (Zelig, 2021), couvrant le grunge, le trip-hop, le folk et la Brit pop. DIN fait suite à une tournée l’année dernière en première partie de Perfume Genius à travers l’Europe et l’Amérique du Nord, ainsi qu’à des représentations au Great Escape, aux Nuits Botanique, au Visions Festival et au Pitchfork Festival London en 2021.
Né à Londres mais élevé dans le Canada rural, ces chansons sont un retour esthétique à la source, fortement influencé par le déménagement dans la capitale britannique en 2017. Coproduite par Chris Baio de Vampire Weekend, « Wasted », écrite lors d’un vol de dix heures dans les affres d’une trahison récente, rend un hommage insolent à la caravane de leur père sur l’île de Cortes. Ailleurs, « Cornerstone » plonge les auditeurs dans le chaos exquis d’une nouvelle vie, colorée d’engouements interdits et de fantasmes désordonnés. Les mélodies de guitare langoureuses se transforment en scintillements de distorsion à la My Bloody Valentine, tandis que la clameur post-punk du refrain résonne dans votre esprit des jours après l’écoute.